Bon Dieu, elle détestait ça. Le métro et tous ces gens agglutinés, un odeur nauséabonde de peuple fatalement humain. Un mélange de bouffe de restauration rapide, de sueur, sans parler des daemons les plus imposants qui auraient eu besoin de passer au karcher. Comment pouvait-on oser faire rentrer un cheval ou un ours dans le métro? Les chiens étaient déjà bruyants, les serpents dégoûtants, mais se retrouver face à une gueule baveuse ou une croupe de cheval sans échappatoire possible était particulièrement répugnant. Elle qui détestait la proximité et le monde, elle avait officiellement décidé de s’acheter un scooter. Parfait un scooter. Petit, rapide en le bidouillant un peu, peu bruyant, et surtout, trop peu de place pour y accueillir quelqu’un d’autre. Parfait.
Elle avait patienté une heure, une heure dans une cabine de métro surpeuplée et malodorante, le cœur au bord des lèvres et une envie irrésistible de réciter tous les saints qu’elle connaissait pour les pourrir des mots les plus grossiers possibles. Ou de gueuler à ces pauvres gens stressés d’aller se faire voir là ou elle pensait. Elle avait patienté jusqu’à terminus, supportant difficilement le contact des gens qui trop ventripotents, la touchait pour passer un grognant une vague excuse. Pour les mieux lunés. Le métro n’était décidément pas pour elle. La capuche de son sweat sur la tête, les mains rentrées dans les manches, elle essayer désespérément d’offrir le moins possible de prises sur son corps à l’atmosphère extérieure, exigüe et nauséabonde. Deux boules de poils planquées sous ses vêtements la réchauffait, eux qui pour une fois s’accordaient sur un même point: ils avaient une sainte horreur des transports en commun. Et qu’ils avaient tous trois une certaine tendance à la claustrophobie, qui n’allait pas en s’arrangeant.
A peine eût-elle entendu la première note du carillon d’arrivée qu’elle bondissait déjà contre les portes telle une furie. Il lui sembla qu’elles la narguaient en s’ouvrant avec une lenteur démesurée, mais la jeune fille n’attendit même pas qu’elle se soient ouvertes complètement. Elle bondit par l’interstice et atterrit sur ses pieds dans la station de métro. Lugubre, d’ailleurs. Le tiers des néons avaient grillé, la plupart grésillaient faiblement, hésitants entre remplir leur tâche ou céder à la fainéantise et s’éteindre pour de bon. L’air souterrain était déjà plus agréable que celui des cabines, saturé, irrespirable. Lorsqu’elle sentit à quel point ses poumons se remplissaient, elle se rendit compte qu’elle avait été en quasi-apnée tout le trajet.
Accrochant du regard le panneau « sortie », elle se rua dans la direction qu’il indiquait, monta les marches quatre à quatre et enfin, put respirer pour de bon. Une brise glaciale vint emmêler ses cheveux blonds, faisant virevolter un instant son unique mèche rose, et enserra sa poitrine de ses bras croisés pour éviter des frissons désagréables. Ce n’est qu’a ce moment qu’elle jeta un coup d’œil sur les environs, et fut -il fallait bien l’admettre- plutôt surprise. Elle se trouvait sur un trottoir délavé exactement en face d’un portail métallique rouillé et grinçant sous les caprices du vent. Jez’ regarda plus loin. C’était le portail qui fermait ou ouvrait une clôture métallique à pointe effilées, mais néanmoins atteinte par l’ouvrage du temps. Clôture qui encerclait un cimetière. La situation était tellement calquée sur ces mauvais film d’horreur que c’en était presque risible. Un ricanement s’échappa d’ailleurs de la veste de la jeune fille, et sortant la tête par l’ouverture de la fermeture éclair, une hermine aux yeux brillants balaya les environs du regard. Puis souplement, elle grimpa sur l’épaule de sa moitié, calant son corps souple contre son cou.
« Ce sera quoi après le portail qui grince? Des mort-vivants? Hun hun. » - Paraît que c’est mal fréquenté par ici , dit la jeune fille d’une voix morne sans prêter attention à la bête noire.
L’autre créature s’agita sous la veste de Jez’, et elle sortit à son tour, frissonnant sous l’effet du vent qui vent la caresser à rebrousse poil. Ses yeux de jais et le bout de sa queue sombre tranchaient violemment sur la blancheur douloureuse de sa fourrure. Le Noir lui lança un regard dédaigneux et lui balança d’une voix mauvaise:
« Chochotte »
Le blanc se contenta de l’ignorer royalement, jetant un regard à sa maîtresse.
« Tu veux rentrer? » « Qu’est-ce que ça peut faire, t’as la trouille, Colgate? »
Le Blanc se retourna vivement cette fois, lançant un regard meurtrier eu Noir qui crachait son venin, aussi mauvais qu’un vipère. Une fois n’était pas coutume, il allait répliquer quand Jez’ décida qu’elle en avait assez.
-Fermez là vous deux ou j’me fais une veste plus chaude doublée en hermine.
Et elle commença à marcher d’un bon pas, elle franchit le portail en le poussant à peine, et avisant une tombe bien orientée, elle alla s’asseoir sur le marbre qui la recouvrait, s’appuyant contre la pierre tombale en granit. Elle leva les yeux vers la ciel. Le soleil avait déjà disparut de son champ de vision, et bientôt la Lune régnerait pour quelques heures sur la voûte céleste. Si elle avait bien calculé, elle devait se retrouver à ce moment-là juste sous sa lumière blafarde. Alors qu’elle s’apprêtait à fermer les yeux histoire de se reposer de son hideuse cabine de métro, un bruit de pas léger l’en empêcha. Le Noir se hérissa instantanément, et cracha d’une voix mauvaise:
« Tain, pas moyen d’être tranquille même dans un cimetière »
Mötor Ed
Messages : 132 Date d'inscription : 23/12/2009
Sujet: Re: * Révulsion Jeu 24 Déc - 1:18
[C'est réservé, ou l'vieux Ed peut tenter sa chance ? :B ]
Jezebel Hive
Messages : 14 Date d'inscription : 23/12/2009
Sujet: Re: * Révulsion Jeu 24 Déc - 1:25
[C'pas réservéé : D Essaie toujours de décoincer cette associale dla vie 8D ]
Mötor Ed
Messages : 132 Date d'inscription : 23/12/2009
Sujet: Re: * Révulsion Jeu 24 Déc - 1:57
[ C'pas aussi bien que toi, mais j'me suis éclater à l'écrire \o/ ]
Un cimetière… Quoi de mieux pour décuver ? C’est tranquille, sombre, personne vient vous faire chier, et votre vomi peut toujours servir de gueuleton aux vers, c’est écologique, génial quoi. C’est pour toute ces raisons glauques que notre ami aimait venir ici le soir quand il avait rien d’autres à faire. Une dernière bibine en main à déambulait entre les tombes, braillant des chansons débiles à s’en péter les cordes vocales. Et bien, ce soir était l’un de ses soirs. Après une bonne journée à glander dans les bars et en ne buvant pas que de la flotte, après un sprint à poils dans les rues de la ville, après quelques heures au poste de police, le voilà sortit, tout content. Il était passé vite fait dans le supermarché du coin pour se prendre une dernière bouteille, la bibine du soir.
Bien sur, prendre sa bagnole dans son état, çà le faisait pas trop, surtout pour aller au cimetière, hum. De plus, c’était pas très loin, marcher lui ferait du bien, prendre le métro pour si peu n’en vaudrait pas la peine. Ainsi, Ed tituba dans les rues, suivit de ses deux daemons. Shiki, la chacal noire, était dans un état semblables à celui de son maître. Imaginé un chacal, déjà que niveau odeur y a mieux, mais rajouté y un délicat parfum de whisky. Bref, parmi ces deux ivrognes, ce trouvait Shaka, la seconde chacal, au pelage bien plus clair que sa camarade, aussi la plus sobre de tous. Ne supportant pas l’alcool, elle se contentait de simple jus de fruit, et se devait de se trimballer les deux autres sur le dos, elle n’avait pas le choix de toute façon. Bref. Notre humain, quand à lui, était ce que l’on pourrait nommé un ‘punk’. Un gars ébouriffé à la tignasse moitié brune moitié rouge, portant une espèce de vieux perfecto en cuir décoré à tout vas de badges. Un jeans déchiqueté et miteux, dégageant une constante odeur entre l’urine et le vomi, accompagné d’une vieille paire de converse, ou du moins quelque chose de semblable. Une chaîne rouillée attacher à son cou qu’il semble ne jamais quitté ainsi qu’un tee-shirt noir à l’effigie d’un groupe peu connu. Mais le plus flagrant était sa paire de lunettes, à la large monture noire, donc l’une des branches était vulgairement rafistolée au scotch. Le tout accompagné d’une bonne grosse bouteille de bibine brune de marque allemande, l’Augustine, sa préférée.
« - C’est quand qu’on arriveuuuuuw ? - J’sais paaas. Shaka, c’est quand qu’on arriveuuuuw. - Pourquoi on va là-bas ? J’en ai marre moi, c’est glauque et çà sent mauvais… - Raaah tu vas pas recommencer, pis de toute façon je vois le portail, regaarde. »
Enfin, après presque une heure de ‘marche’ à travers la ville, les voila arrivés au lieu-dit. Bizarre qu’un poste de police et qu’un supermarché soit si peu loin d’un cimetière aussi effrayant, première fois qu’il y allait à pied. Heureusement que ses deux daemons avait un minimum de flair, sinon il serait déjà pommé dans la ville à gerber dans les caniveaux. Bah oui, c’était bien plus marrant de gerber entre deux tombes que entre deux flics… Manquant de trébucher sur un truc dur indéfinie, Ed se vautra contre le portail, l’ouvrant sous son poids, se rattrapant de justesse avant une chute dans la poussière. Ce doux couinement strident résonna à travers tout le cimetière et fut bientôt rejoins par un mélodieux… ‘BRRRÔT.’ Charmant.
« - Wouhouuu, y fait touut noiiir. - Ed… Je sens quelque chose, on doit pas être seul. - Ah ouaiis ? Bah c’est cool ! Wouhouuu, le geeeens, montreuw twaaa. - Je pense pas qu’il se montrera si tu continus à brailler comme çà… - Mais ferme laaa, braille Ed, braille, haha ! »
Soupirant, Shaka fourra sa queue entre ses pattes, tremblotant presque, à la fois de honte face à ces deux abrutis, mais aussi un peu de peur… Elle sentait quelque chose, et les choses ici était généralement malsaine. Mais le plus inquiétant, c’était que la chose en question, n’infestait pas l’alcool… Qui d’autres que des ivrognes venait ici aussi tard le soir ? Des maniaquo-psycopathe avide de sang ? Un criminel venant enterrer les morceaux encore frais de sa victime ? Toutes ces pensées morbides, alors que les deux autres se mettent à clamer des chansons paillardes, wouhou.
Jezebel Hive
Messages : 14 Date d'inscription : 23/12/2009
Sujet: Re: * Révulsion Lun 28 Déc - 20:16
[osef que ce soit aussi bien, mieux oupas, faut s'éclater quoi xD ]
La jeune fille hésita d’abord à feindre une parfaite indifférence, ou à tourner la tête histoire de s’intéresser un peu à celui ou celle qui venait la déranger. Elle n’aurait qu’a se redresser, et regarder derrière son épaule, par-dessus la pierre tombale. Pierre qui refusait d’ailleurs de se réchauffer, même si elle était appuyée dessus depuis un moment. Elle était en granit, grisâtre, grossier, manquant cruellement de grâce et de légèreté. Elle portait pour seule inscription « ci-git Louis … » Le reste avait été effacé. Wai, Paix à ton âme, Louis. L’hésitation perpétuelle de Jez’ finit par irriter Psalm, le noir, qui prit une décision pour elle. Grimpant sur le haut de la pierre comme un lézard, il se dressa à la verticale et vit l type qui approchait. Plissant les yeux, il tourna la tête vers sa maîtresse quelques secondes plus tard.
« Hé Jez’, y’a un type louche qu’arrive. » - Louche comment? « Louche genre qui marche pas droit. » - Ah.
Un bourré sortant d’une fête? La bourré la dérangeait seulement par le fait qu’ils puaient l’alcool, et d’autres substances plus ou moins ragoutantes. Cela dit, s’il venait vomir par ici elle n’aurait qu’a dire bonsoir à Louis et se trouver une autre tombe. Plus confortable. A croire qu’elle passerait bel et bien la nuit ici.
« Hé, y’a deux clebs avec lui. L’a des doublots. »
Des doublots. C’était ainsi que Psalm appelait les daemons comme lui et Psaumes, sont opposé. Ceux qui représentaient le bon côté et le mauvais côté des être humains qui ils appartenait. Jez’ avait hérité de ça, et bon sang, c’était vraiment, vraiment fatigant.
- Super, tu vas pouvoir te faire des amis.
Et arrêter de la faire chier. Jez’ en mode blasée de la vie, voilà à pu près ce que cela donnait en dialogue avec ses deux daemons. Ou plutôt un des deux. L’autre, muet comme une carpe depuis une demi-heure se contentait de… ne rien faire. Vexé, et contrarié, ou aucun des deux, il était parfaitement passif depuis qu’ils étaient rentré dans le cimetière, plus fréquenté finalement que la jeune fille l’aurait espéré. Cette dernière décida finalement de jeter un coup d’œil derrière elle, histoire de voir de ces propres yeux à quoi ressembler le « type louche » du Noir. En effet, il avait une démarche bizarre. Il titubait comme un bourré. Pour autant qu’elle puisse en juger, la nuit étant tombée, il semblait qu’il avait les cheveux ébouriffé, moitié bruns, moitié… couleur-se-rapprochant-du-rouge. Un veste en cuir noire, élimée mais décorée de badges plus clinquants les uns que les autres, suivie d’un jean en lambeaux, et d’une vieille paire de godasses qui ressemblaient de loin à des converses, on ce qui s’en rapproche le plus. Il portait aussi, et c’était de loin le plus flagrant, un grosse paire de lunettes à larges montures noires plus ou moins bien rafistolées. Plutôt moins d’ailleurs, mais c’est un détail. Le toute flanqué de deux chacals, dont l’un à la fourrure sombre qui marchait en zigzaguant et en braillant, et l’autre à la fourrure claire qui ne disait pas un mot. Wai, des doublots quoi.
Jez’ eut envie de partir sans rien dire et le laisser planté là, mais elle ne put se résoudre à quitter sa pierre tombale et Louis. Louis-le-mort, son nouvel ami. Le cynisme de Psalm déteignait sur elle apparemment, wouhou. Elle détourna le regard du type et se cala de nouveau sur sa pierre, dos à lui. Sentant qu’il n’arrêterait pas de gueuler si elle ne faisait rien, elle se contenta de lever la main et vitesse pour signifier sa présence, puis elle laissa retomber son bras. Aussitôt, le Noir rappliqua.
« Hoy, pourquoi tu leur a pas dit de la fermer? Ou alors t’aurais dut te foutre de leur gueule. Hey, Jez’, réveille toi quoi! »
Mötor Ed
Messages : 132 Date d'inscription : 23/12/2009
Sujet: Re: * Révulsion Mar 29 Déc - 3:10
Un signe de main au loin. Tiens, çà bouge. Puis çà parle aussi… Du moins, une toute petite voix aigue à peine audible de là où était notre trio. Avançant doucement dans l’ombre, Ed put enfin distinguer la bête en question. Une jeune humaine assise sur une tombe, avec deux sortes de gros furets en sa compagnie. Elle semblait pas très bavarde, ni très amicale d’ailleurs. Alors que faire. Continuer à brailler des chansons sur la grosse bite à Dudule comme un gros relou, continuer sa traversé du cimetière sans rien dire, ou tenter une approche ? Tentons l’approche, et pourquoi pas comme un gros relou quand même, hein ?
S’approchant en zigzaguant, Ed s’étala volontairement au sol à quelques mètres de l’autre, s’asseyant sans trop de discrétion. Buvant rapidement une gorgée de sa bibine, il examina ensuite vite fait l’humaine en face de lui. Une jeune, encore une, aux cheveux blond avec une épaisse mèche rose dans ses derniers. Du gros eye-liner noir sous les yeux pour accentuer son regard haineux, puis des fringues ‘jeun’s’ et encore en bons états. A ses côtés, une hermine blanche silencieuse, et une autre noire qui semblait surexciter et qui braillait à tout vas. Toujours prudente, Shaka resta un bon mètre plus loin, observant la scène du coin de l’œil, alors que sa camarade noire vint s’étalait à son tour aux côtés de Ed, la langue pendante. Rampant sur le cul, Ed se glissa jusqu’à une tombe à côté, le marbre était un peu moins crade que le sol humide du cimetière, même si moins confortable.
« - Z’auraient quand même pus installer des coussins sur ses pierres tombales, font chier. Puis on s’les gèles dessus. »
Et à que une nouvelle gorgée, après tout c’est connu, l’alcool réchauffe, non ? Quoi qu’il en soit, le niveau de la bouteille descendait vite, fallait faire gaffe. Enfin bon, approche plutôt nulle à chier, tant pis. Même si l’autre restait silencieuse, çà faisait un peu de bien à Ed de s’asseoir. Tournant la tête un instant, il scruta avec beaucoup de mal l’inscription sur la tombe où son cul se trouvait.
« - Ci-gît Georges-Serge-François de Montmartre. Et merde, une tombe de bourge. - Vomis d’ssus, vomis d’ssus ! - Pis quoi encore, y a plus grand chose à boire, on gaspilles pas en vomissant partout. - Pfeuh, t’es pas marrant. Eux non plus d’ailleurs. B’soir les couillus, z'êtes morts ? »
Baillant d’un coup et sans raison, Ed se serait bien endormit sur cette tombe si il était seul et sans plus rien à boire. Mais c’était pas encore le cas. Puis Shiki avait l’air parti pour taper la causette aux deux hermines, surnommés sur le tact de couillus, sympathique. Alors que Ed prit une moue étrange, les lèvres rebouter en avant, la bouche tordue et faisant mine de loucher, comme pour tenter de faire sourire l’autre, même si çà serait sûrement vain, çà faisait bien marrer la femelle chacal noire.
[Burf.]
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